Le feu, le bois, la pierre. Il est dit que les incendies sont destructeurs et créateurs. J'arpente le terrain entre ces deux temps. Entre l'effroi des flammes et l'énergie reconquérante de la nature. Dans l'apaisement en fait.

MUSIQUE: B. Eno / Another Green World / The Big Ship - 1975

Ces vieilles carcasses vident que sont ces usines arrêtées peinent à mourir et alimentent sans fin l'amertume des combats perdus de ceux qui l'animaient.
L'obscénité de l'agonie de ces monstres à genoux offre les couleurs d'un temps immortalisé avant même le moindre cliché. l'impression d'une photographie profanatrice.

J'ai collé des bribes de réalité pour décrire ces images que je ne pourrai jamais photographier pour n'être que le produit insaisisable de sensations qui m'habitent.
Le résultat remonte un souvenir indescriptible mais présent. Un écho à tout ce qui quelque part faute d'être une part de la réalité reste une part de moi.

Que cela provienne des colères, des jeux ou des gènes, le lit des fleuves, en confidant des habitants indiscrets, est chargé d'absorber secrètement des objets devenus encombrants. Une fois par an, le Rhône ouvrent ses flancs pour donner à voir dans la pureté éphémère de ses eaux le tableau de ces rejets.

MUSIQUE : R. Wyatt / Rock bottom / Sea Song - 1974

Fabienne SWIATLY dont les textes sont des photographies vivantes de sa mémoire, ses pensées et autres combats désirait une histoire dans l'histoire qui vienne d'ailleurs que de l'écrit. Il en est sorti une réalisation ou mots et images se mêlent de ce qui les regarde.

Un univers entier d'abstractions et de paysages jonchent les circuits souterrains des villes. Des vaisseaux fantômes aux photos scientifiques des particules en passant par les couchers de lunes derrière un mouchoir de poche, le goudron grave inlassablement des estampes monochromes dans une geste gratuite laissée à qui veut bien les voir.

Pas d'exceptionnel dans les images, juste le plaisir d'avoir vu un part de la richesse du monde et l'envie d'ouvrir cette fenêtre particulière qu'est le plaisir de voir un quotidien si différent du mien.
un carnet d'étonnement sans note. Un jour peut être je serai en mesure d'inventer l'histoire de ce que j'ai cru voir !